Place d'apprentissage

Raison sociale / NomLes Planchettes SA
NomAurélien Lüthi
AdresseRue des Planchettes 35
Localité2900 Porrentruy
Téléphone032 465 93 47
Emailaurelien.luthi@lespenates.ch
Raison sociale / NomLes Planchettes SA

Description de la place

Des couverts en interculture courte pour une agriculture durable et économique

Dans un contexte de sols fragilisés, d’étés de plus en plus secs et de changement de politique agricole, les couverts en interculture courte s’imposent comme une solution innovante pour protéger les terres agricoles tout en maîtrisant les coûts. Ces couverts, semés entre deux cultures principales d’automne, permettent de lutter contre les mauvaises herbes, de capter les éléments nutritifs, d’augmenter la matière organique du sol et même de sécuriser l’alimentation du bétail.

Des essais pratiques ont été mis en place à Loveresse (BE) dans le cadre de la journée Terres Vivantes 2024, sur l’exploitation de Christophe Mornod durant l’été 2024. Plusieurs modalités d’implantation et de gestion ont été présentées, ainsi qu’une collection variée de couverts agronomiques, fourragers ou polyvalents. Ces initiatives démontrent qu’avec un petit budget (achat de mélanges simples à base de sarrasin, de nyger ou de sorgho), il est possible de concilier performance agronomique et performance économique.

Description des essais

Deux essais dédiés aux couverts végétaux ont été conduits pour explorer différentes techniques d’implantation et évaluer leurs impacts agronomiques et économiques.

1) Implantation de couverts courts

L’objectif de cet essai était d’évaluer différentes modalités d’implantation d’un mélange spécifique, composé de sarrasin, nyger (guizotia) et sorgho multi-coupe (Mélange UFA Express). Ce mélange, semé à une densité de 15 kg/ha le 6 août 2024, a été mis en place après une culture de blé d’automne (battage le 3 août 2024, suivi d’un déchaumage). Trois modalités ont été testées :

  • Modalité 1 : Semis du couvert au semoir combiné (semoir + herse rotative), parcelle non roulée et destruction du couvert au rouleau FACA. Coût total de la mise en place du couvert et de sa destruction (semence, implantation, destruction) : 530.- CHF/ha.
  • Modalité 2 : Semis du couvert à la volée, parcelle roulée et destruction du couvert au rouleau FACA. Coût total de la mise en place du couvert et de sa destruction (semence, implantation, destruction) : 435.- CHF/ha.
  • Modalité 3 : Semis du couvert au semoir combiné (semoir + herse rotative), parcelle roulée et destruction du couvert au rouleau FACA. Coût total de la mise en place du couvert et de sa destruction (semence, implantation, destruction) : 595.- CHF/ha.

2) Collection de couverts agronomiques

Une collection de neuf couverts agronomiques a été mise en place. Ces derniers ont été semés sur une largeur de 6 mètres à l’aide d’un semoir combiné et d’une herse rotative. Après le semis, toutes les parcelles ont été roulées pour optimiser la levée. L’objectif de cette collection était de comparer les performances agronomiques et les propriétés spécifiques des différents mélanges, qu’ils soient destinés à l’amélioration du sol, à une récolte fourragère ou à des usages mixtes.

Croissance et pesée des couverts

Tout au long de l’automne, la collection de couverts ainsi que les trois modalités d’implantation des couverts courts ont été suivies. Des récoltes et des pesées ont été effectuées à trois dates distinctes. Voici les résultats :

Des écarts significatifs de croissance ont été observés entre les différents couverts. Le couvert n°7, par exemple, s’est distingué par la plus forte production de matière sèche (MS) sur la période, suivi des couverts n°6 et n°1, qui ont tous dépassé les 6 t MS/ha. En revanche, les couverts n°2 et n°4 ont affiché des productions nettement plus modestes, avec des valeurs inférieures à 4 t MS/ha.

Collection de couverts agronomiques – Production de biomasse (tMS/ha)

Semés le 6 août 2024 et récoltés jusqu’au 13 novembre 2024, ces couverts ont bénéficié d’une période de croissance d’environ 100 jours. Durant cette période, les couverts n°7, n°6 et n°1 ont atteint une productivité journalière comprise entre 60 et 80 kg de MS/jour, tandis que les couverts n°2 et n°4 n’ont produit que 30 à 40 kg de MS/jour. Il est également intéressant de noter que certains couverts ont connu une croissance régulière, alors que d’autres ont montré une croissance exponentielle. Ces variations s’expliquent par la composition spécifique des mélanges ainsi que par la réponse des plantes aux conditions climatiques de l’année, marquée par une pluviométrie importante.

Coût du couvert en fonction de la biomasse (tMS/ha) produite

En se basant sur le coût d’implantation des couverts et leur production de biomasse à la fin de la période testée, il apparaît que les couverts n°2 et n°4 sont les moins rentables sur le plan économique :

  • Coût du couvert n°2 : 213 CHF/t MS
  • Coût du couvert n°4 : 234 CHF/t MS

À l’inverse, les couverts n°6 et n°7 se révèlent être les plus économiques :

  • Coût du couvert n°6 : 99 CHF/t MS
  • Coût du couvert n°7 : 90 CHF/t MS

Modalités d’implantation des couverts – Production de biomasse (tMS/ha)

Les trois modalités d’implantation ont montré des productions inférieures à celles des autres couverts, bien que la modalité 1 se soit avérée légèrement plus productive. Ces résultats s’expliquent probablement par le choix du couvert, dont la production maximale a atteint 5 t MS/ha. Fait notable, le roulage de la parcelle n’a pas contribué à améliorer le rendement. Au contraire, la modalité 3 a obtenu des résultats moins satisfaisants que la modalité 1.

Pour rappel, l’année 2024 a été particulièrement humide, ce qui a largement facilité la mise en place des couverts et leur développement durant la période. En revanche, lors d’une année sèche, le roulage des parcelles aurait probablement permis d’obtenir de meilleurs résultats.

Sur le plan économique, la modalité 1 se démarque également, avec un coût de production de 110 CHF/t MS produite, suivie de la modalité 3 à 155 CHF/t MS et de la modalité 2 à 196 CHF/t MS. Bien que la modalité 2 soit la moins coûteuse à l’implantation, elle s’avère la moins productive. Il apparaît donc essentiel de soigner l’implantation des couverts pour garantir un bon retour sur investissement.

Rédigé par Emmanuel Brandt

Terres Vivantes

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