Les élèves FRI en visite à Berne : Compte rendu par les élèves FRI
C’est par une matinée fraîche de printemps que notre classe « Hôtellerie & Intendance » a pris le train en direction de Berne. Nous étions tous impatients : au programme de la journée, une visite du Palais fédéral, le siège du Parlement suisse. Pour beaucoup d’entre nous, c’était la première fois que nous allions découvrir l’intérieur de ce bâtiment emblématique. Dès notre arrivée sur la Place fédérale (Bundesplatz), l’imposante façade du Palais nous a immédiatement impressionnés.
Avec ses hautes colonnes, son fronton triangulaire et sa majestueuse coupole centrale,
l’édifice se dressait devant nous comme un véritable symbole de la démocratie suisse.
Ce qui m’a le plus frappée, tout au long de la visite, c’est la manière dont l’architecture du Palais fédéral reflète les valeurs de la Suisse : stabilité, pluralité, équilibre. Chaque espace, chaque détail décoratif semble porter un message. Ce bâtiment n’est pas simplement un lieu administratif ; c’est un monument vivant, où passé et présent dialoguent sans cesse.
Le Palais fédéral est bien plus qu’un bâtiment administratif. C’est ici que siègent le Conseil national et le Conseil des États, les deux chambres du Parlement suisse. L’inscription en latin « Curia Confoederationis Helveticae », gravée sur sa façade principale, rappelle l’importance de cette institution dans l’unité nationale. À l’intérieur, l’un des éléments les plus remarquables est sans doute la mosaïque de Tilo, située sous la coupole. Cette œuvre, réalisée par l’artiste tessinois Tilo Frey, représente les cantons suisses sous forme de blasons disposés autour d’un soleil central, symbole d’harmonie et de cohésion.
Cette représentation artistique renforce l’idée d’une Suisse unie dans sa diversité culturelle et politique. Propriété de la Confédération suisse, le Palais fédéral n’appartient ni à une personne ni à un canton : il est la maison commune de tous les citoyens. Son architecture, son histoire et sa symbolique en font un véritable trésor national. Il est des bâtiments qui marquent bien au-delà de leur simple fonction. Le Palais fédéral de Berne, siège du Parlement suisse, en fait partie. Lors de ma première visite, je ne m’attendais pas à vivre une expérience aussi marquante. Ce que j’ai découvert ce jour-là, ce n’était pas seulement un lieu de pouvoir, mais une œuvre d’art vivante, une architecture parlante, qui raconte l’histoire, les valeurs et l’identité d’un pays.
On sent immédiatement que rien ici n’a été laissé au hasard. Le style néo-Renaissance choisi par l’architecte Hans Wilhelm Auer donne au Palais une allure spéciale, majestueuse, mais accessible. C’est une architecture magnifique, une harmonie entre la grandeur et la proximité. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est la manière dont l’édifice réussit à montrer symbolisme politique et esthétique classique. Le dôme central, qui s’élève à 64 mètres au-dessus du sol, n’est pas seulement un exploit technique.
Il est surtout un symbole. En entrant dans le bâtiment, on se sent enveloppé par cette coupole, comme si elle nous rappelait que la démocratie, tout comme l’architecture, repose sur l’équilibre des forces et la recherche de l’harmonie.
J’ai appris que le Palais fédéral appartient à la Confédération suisse, c’est-à-dire au peuple. Cela change tout dans la manière de le percevoir. Ce n’est pas un château, ce n’est pas un musée : c’est un lieu vivant, au cœur du système politique suisse. Et pourtant, il reste ouvert, accueillant, accessible au public. Cette ouverture est, pour moi, le signe d’une démocratie mature.
Le moment le plus fort de ma visite a été la découverte du Berceau de la Confédération, un espace symbolique situé à l’entrée, où l’histoire suisse est évoquée avec sobriété. Là encore, l’architecture soutient le propos : les voûtes rappellent l’ancienneté des institutions, tandis que les lignes épurées laissent toute la place à la réflexion. C’est un lieu silencieux, mais lourd de sens.
Cette visite du Palais fédéral restera, sans aucun doute, l’un des moments forts de mon année scolaire. Au-delà de la découverte institutionnelle, c’est une véritable leçon d’architecture vivante que nous avons reçue. En parcourant les couloirs, en levant les yeux vers la coupole, en contemplant la mosaïque de Tilo ou les symboles gravés dans la pierre, nous avons compris que ce bâtiment ne se contente pas d’abriter le pouvoir : il l’incarne, avec dignité, clarté et profondeur.
Le Palais fédéral ne cherche pas à impressionner par la grandeur, mais pour ses proportions, la richesse de ses symboles et l’élégance de ses espaces. Il réussit à représenter un pays tout entier, dans sa diversité, son histoire et sa volonté de vivre ensemble. En ressortant de cette visite, nous avions tous le sentiment d’avoir mieux compris la Suisse, non seulement ses institutions, mais aussi son identité culturelle et son attachement aux valeurs démocratiques. L’architecture, ici, devient langage. Et ce langage, nous l’avons entendu clairement.
Charlotte Beuret et ses élèves, FRI

