Le relais cropping, ou culture relais, est une technique agricole innovante qui consiste à faire se succéder deux cultures différentes sur une même parcelle, avec un chevauchement partiel de leurs cycles de croissance. Cette méthode vise à optimiser l’utilisation des sols et des ressources, tout en réduisant les risques liés à la monoculture. L’association blé-soja est l’une des plus couramment expérimentées, car elle permet de tirer parti de la complémentarité des deux cultures. Après avoir testé avec des résultats variables les cultures associées ou les sous-semis, cette nouvelle approche présente des similitudes intéressantes.
1. Principe du relais cropping
Le relais cropping repose sur la culture simultanée de deux espèces, mais avec un décalage temporel. Dans le cas du blé-soja :
- Le blé, culture d’hiver, est semé à l’automne et se développe durant les mois froids jusqu’au printemps.
- Le soja, culture estivale, est semé au printemps, lorsque le blé a déjà atteint un stade avancé de croissance.
L’objectif est de permettre au soja de se développer sans nuire à la maturation du blé. Cette cohabitation exige une planification rigoureuse et une mécanisation adaptée, du semis à la récolte.

Photo début juillet 2025
2. Avantages du relais cropping blé-soja
a. Optimisation de l’utilisation des sols
Cette technique assure une couverture continue du sol, maximisant ainsi son exploitation sur l’année entière. Elle permet souvent d’obtenir des rendements globaux supérieurs à ceux des cultures en rotation classique.
b. Amélioration de la qualité du sol
Le soja, en tant que légumineuse, fixe l’azote atmosphérique, enrichissant naturellement le sol. Le blé bénéficie ensuite de cet apport, réduisant les besoins en fertilisants chimiques.
c. Réduction des maladies et parasites
L’alternance des cultures limite la prolifération des nuisibles spécifiques à une seule espèce, rompant ainsi les cycles de reproduction des parasites.
d. Réduction des coûts de production
Grâce à la fixation d’azote par le soja et à une meilleure répartition des travaux agricoles, les coûts liés aux engrais et à l’utilisation des machines peuvent être réduits.
3. Défis du relais cropping blé-soja
a. Gestion des semis et des récoltes
La synchronisation des opérations culturales est complexe. Le semis du soja intervient alors que le blé est encore en croissance, ce qui peut compliquer les interventions mécaniques.
b. Compétition pour les ressources
Bien que leurs besoins diffèrent, blé et soja partagent certaines ressources comme l’eau et la lumière. Une densité de semis mal maîtrisée peut nuire au développement du soja.
c. Gestion des mauvaises herbes
La cohabitation de deux systèmes racinaires peut favoriser certaines adventices. Une stratégie de désherbage adaptée est donc indispensable.
4. Impact environnemental
a. Réduction de l’érosion
La couverture végétale continue protège le sol contre l’érosion hydrique et éolienne, un avantage majeur par rapport aux systèmes de monoculture.
b. Biodiversité accrue
L’introduction de légumineuses et la diversification des cultures favorisent la biodiversité, tant au niveau des micro-organismes du sol que de la faune auxiliaire.
c. Moindre recours aux intrants
La réduction des besoins en engrais et en pesticides contribue à une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Conclusion
Le relais cropping blé-soja représente une voie prometteuse vers une agriculture plus durable. Il permet de valoriser les ressources naturelles, d’améliorer la fertilité des sols et de limiter les intrants chimiques. Toutefois, sa réussite repose sur une gestion fine du calendrier cultural et une bonne compréhension des interactions entre les deux cultures. Bien maîtrisée, cette technique peut devenir un levier puissant pour une production agricole plus résiliente et écologique.
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