Dans le cadre de notre projet “Micro-hyménoptères parasitoïdes liés au colza” , notre équipe a récemment installé dans la région des tentes à émergence sur des parcelles de colza récolté cet été et appartenant à trois producteurs partenaires du projet. Ces installations visent à étudier les micro-guêpes parasitoïdes, de petits insectes jouant un rôle-clé dans la lutte biologique contre les ravageurs du colza.
Les tentes à émergence sont des dispositifs permettant de capturer les insectes qui émergent du sol ou des plantes, comme des micro-guêpes. Elles permettent de prélever et d’analyser ces insectes sans perturber leur environnement naturel. Cet outil nous aide à mieux comprendre le cycle de vie des parasitoïdes et leur potentiel dans la régulation des populations de ravageurs du colza, tels que les charançons et les altises. Plus spécifiquement, ce dispositif nous permettra de savoir si les espèces utiles pour réguler les ravageurs sont actives dans notre région.
Les micro-guêpes parasitoïdes sont de très petits insectes hyménoptères, souvent invisibles à l’œil nu, qui jouent un rôle essentiel dans la régulation des populations d’autres insectes, ce sont des auxiliaires de cultures. Contrairement aux abeilles ou à certaines guêpes , elles ne piquent pas et ne sont pas nuisibles pour l’homme. Leur particularité est de pondre leurs œufs à l’intérieur des œufs ou des larves d’insectes ravageurs, tels que ceux qui attaquent les cultures comme le colza. En se développant, les larves de ces micro-guêpes se nourrissent de l’insecte hôte et le tue, contribuant ainsi à en limiter la population de manière naturelle et efficace.
En plus de l’identification des espèces de micro-guêpes parasitoïdes capturées, l’objectif à terme est également d’explorer quels leviers agronomiques peuvent être actionnés à l’échelle de la parcelle et du paysage pour favoriser ces parasitoïdes. L’impact du travail du sol après la récolte de colza sur la survie des ces parasitoïdes est notamment testé. En effet, après avoir parasité les ravageurs, ces micro-guêpes passent l’hiver sous forme de larves, protégées dans un cocon enfoui dans les premiers centimètres du sol. À ce stade, ils sont donc particulièrement vulnérables aux outils de travail du sol.
Les résultats des essais techniques du projet permettront de mettre ainsi en évidence les leviers agronomiques à actionner pour favoriser les micro-guêpes parasitoïdes afin de renforcer leur action de lutte naturelle contre les insectes ravageurs du colza.
Si vous apercevez ces tentes dans les champs, sachez qu’elles jouent donc un rôle essentiel dans notre étude. Leur présence est temporaire et n’a aucun impact sur les cultures ou la faune environnante.
Nous remercions les promeneurs·euses pour leur compréhension et leur intérêt ainsi que les agriculteurs pour leur coopération dans le cadre de ce projet de recherche visant à favoriser la biodiversité fonctionnelle pour une culture du colza durable.
Pour l’équipe, Gaëlle Beureux
Ce projet est conduit en partenariat avec Agroscope et l’Université de Neuchâtel et financé par:
- l’Office Fédéral de l’Agriculture
- la Loterie Romande
- la Fondation Sur La Croix
- la Fédération Suisse des Producteurs de Céréales
Contacts :
Yann-David Varennes, yann-david.varennes@frij.ch, 032 545 56 74
Gaëlle Beureux, gaelle.beureux@frij.ch, 032 545 56 97