La destruction des couverts végétaux est une étape clé pour en maximiser les bénéfices pour le sol et la productivité à venir tout en limitant les risques pour la culture suivante. Trop tôt, et vous limitez les bénéfices agronomiques ; trop tard, et vous risquez de pénaliser la culture suivante ou de favoriser le salissement. Alors, quand et comment intervenir pour maximiser les avantages des couverts tout en préparant au mieux l’implantation de la culture suivante ? Voici quelques clés pour prendre la bonne décision.
Quand détruire les couverts végétaux ?
Le stade pleine floraison est souvent le compromis idéal pour détruire un couvert végétal. À ce moment précis :
- Biomasse maximale : Le couvert a atteint sa croissance maximum, optimisant ainsi son rôle de protection du sol et de recyclage des éléments fertilisants.
- Rapport C/N équilibré : Avant la floraison, le rapport carbone/azote (C/N) est bas ce qui favorise une décomposition rapide et une restitution d’azote pour la culture suivante. Après la floraison, le C/N augmente, ce qui ralentit la décomposition mais contribue plus significativement à l‘enrichissement du sol en matière organique.
- Efficacité de destruction : Les réserves de la plante migrent vers les parties aériennes, rendant la destruction mécanique plus efficace.
- Prévention des repousses : Intervenir avant la montée en graines évite le salissement de la parcelle.
Il est cependant tout à fait possible de laisser en place un couvert qui a fleurit pendant l’hiver si la priorité est l’amélioration de la teneur en matière organique des sols et si il ne comporte pas d’espèces à risque pour le salissement.
Attention aux contraintes réglementaires : En PER, il n’y a pas de dates à respecter pour la destruction des couvertures du sol. Cependant, si vous êtes engagé dans la mesure « Couverture Appropriée des Sols » (CAS) de l’ordonnance des paiements directs, le système racinaire doit rester intact jusqu’au 15 février avant une culture de printemps.
Comment détruire les couverts végétaux ?
Chaque méthode a ses forces et ses limites. Le choix dépend de votre matériel, des conditions météo, et des objectifs visés (rapidité, coût, préservation de la structure du sol, etc.).
| Méthode | Avantages | Inconvénients / Points de vigilance | Conditions optimales | Possible pour les interculture longue avant le 15 février ? |
|---|---|---|---|---|
| Rouleau classique | Économique, disponible dans la plupart des exploitations, amplifie l’effet du gel. | Efficacité variable selon les espèces (peu efficace sur graminées ou couverts peu développés) et les conditions météo. | Plantes à maturité Sol portant ou gelé | Oui |
| Rouleau faca | Meilleure efficacité grâce au hachage des tiges, débit de chantier élevé. | Nécessite un matériel spécifique. | Plantes à maturité Sol portant ou gelé | Oui |
| Broyage | Efficace pour faire “disparaitre” le couvert | Coûteux en énergie, risques importants de créer un matelas étanche à l’air et à l’eau | Sol portant | Oui |
| Fauche | Peu coûteuse, rapide, exportation de fourrage | Ne restitue pas la biomasse au sol | Sol portant | Oui |
| Pâturage | Valorisation économique (alimentation animale) et restitution de matière organique via les déjections. | Requiert des espèces adaptées et une gestion des parcelles (clôtures, rotation). | Pâturage tournant dynamique. | Oui |
| Travail superficiel | Favorise le contact terre – matière organique, accélère la minéralisation. | Risque de tassement ou de lissage si le sol est humide. Peut stimuler les repousses ou adventices. | Sol ressuyé | Non |
| Labour | Prépare le lit de semis pour la culture suivante. | Coûteux, risque d’enfouir la matière organique en profondeur (anaérobie). Éviter les rasettes. | Labour superficiel, sans rasettes | Non |
| Destruction chimique | Efficace et économique, permet de gérer le salissement. | Aspect visuel des champs (image négative auprès du grand public) | Conditions poussantes | Oui (soumis à autorisation PER entre le 15 novembre et le 15 février) |
Conclusion : anticiper pour optimiser
La destruction des couverts végétaux ne s’improvise pas : elle se planifie en fonction de vos objectifs (agronomiques, réglementaires, économiques) et des conditions locales. Floraison, matériel disponible, météo et réglementation sont les quatre éléments à prendre en compte.
Et si votre objectif principal est la matière organique, retardez la destruction jusqu’à la floraison ou plus tard encore et évitez le broyage et le labour avec enfouissement de la biomasse à plus de 15 cm de profondeur !
N’hésitez pas à tester différentes méthodes pour trouver celle qui convient le mieux à votre système car chaque parcelle est unique.
Pour en savoir plus ?
De nombreuses ressources sont disponibles sur internet. Par exemple : Optimiser la destruction du couvert et l’implantation de la culture suivante
Et vos conseillers FRI se tiennent à votre disposition pour répondre à vos questions.
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