Place d'apprentissage

Raison sociale / NomLes Planchettes SA
NomAurélien Lüthi
AdresseRue des Planchettes 35
Localité2900 Porrentruy
Téléphone032 465 93 47
Emailaurelien.luthi@lespenates.ch
Raison sociale / NomLes Planchettes SA

Description de la place

Elevage bovin – Relever les défis actuels par l’approche « Une seule santé » ?

Est-ce que l’approche « Une seule santé – One Health » peut contribuer à relever une partie des défis posés par l’antibiorésistance et le changement climatique ?

Actuellement, l’élevage bovin doit faire face à d’énormes défis –> changement climatique, antibiorésistance, maladies émergentes, pression économique et sociétale sur la production animale …

Pour continuer à jouer un rôle majeur dans l’agriculture et l’alimentation, la production bovine doit pouvoir relever les trois défis de la durabilité, qui sont:

  • Assurer un revenu suffisant aux familles paysannes,
  • Maintenir un équilibre sain avec l’environnement,
  • Rester un secteur vivable et attractif pour les jeunes générations.

Une approche coopérative et collective est indispensable pour faire face à de tels défis. De plus, les familles paysannes ne devraient pas être laissées seules face à des questions qui touchent l’entier de la population par la contribution importante de l’élevage bovin dans les domaines de l’alimentation humaine, l’occupation du territoire et le façonnage de nos paysages typiques helvétiques.

Est-ce que la démarche « Une seule santé » est vraiment meilleure ?

L’approche « Une seule santé – One Health » propose une vision globale de la santé animale et de la santé humaine, en équilibre avec l’environnement[1]. Elle est donc plus efficace et s’impose d’elle-même lorsqu’une approche globale est requise. Elle demande une collaboration interdisciplinaire (= des spécialistes de différentes disciplines travaillent ensemble) et transdisciplinaire (= toutes les personnes des différentes disciplines directement concernées travaillent ensemble). En Suisse, c’est peut-être une nouvelle manière de travailler dans le secteur bovin, mais elle apporte un fort potentiel de progrès !

De premières expériences prometteuses

La Fondation Rurale Interjurassienne (FRI), en collaboration avec INFORAMA et le Swiss TPH (Institut tropical et de santé publique à Bâles) ont organisé des réunions de type « Une seule santé » en 2022 sur la thématique de la santé du troupeau laitier.

Quels sont les axes prioritaires qui ressortent de ces ateliers ?
  • Mieux coordonner toutes les compétences dans le domaine de l’élevage et du conseil en santé animale et organiser des groupes d’échanges à la ferme (entre pairs – d’égal à égal).
  • Prendre en compte toute la filière, jusqu’à la consommation : analyser en profondeur l’ensemble du système alimentaire et le rendre plus durable.
  • Il est urgent de mettre en pratique les solutions déjà existantes pour réduire la consommation d’antibiotiques dans l’élevage des veaux. Les freins au changement doivent être mis en lumière.
  • Agir de manière plus préventive dans les différents domaines : élevage, gestion, alimentation, génétique, etc.
  • Poursuivre la recherche sur le comportement des antibiotiques et autres biocides dans l’environnement ; sur les liens entre l’économie, la santé et le social en ce qui concerne l’élevage.
Quelles sont les problématiques particulières à travailler ?

Utilisation des antibiotiques

  • Des exigences élevées en matière de qualité du lait pour la production fromagère, mais nécessaires pour la production de fromage de haute qualité: ces exigences peuvent induire des traitements antibiotiques précoces
  • La recherche fondamentale et la recherche sur les thérapies complémentaires offrent déjà des alternatives prometteuses, mais sont peu appliquées dans la pratique ou n’ont pas encore abouti à des produits utilisables
  • Ces conflits d’intérêts freinent la réduction des traitements antibiotiques et la recherche d’alternatives pour le tarissement
  • L’utilisation d’antibiotiques est aussi très élevée dans l’engraissement des veaux: c’est un problème systémique !

Conseil en santé et production animale

  • Il faudrait un centre de dialogue et de compétences qui coordonne les différents savoirs et savoir-faire
  • L’objectif de cette nouvelle méthode de conseil-accompagnement agricole devrait être de lever, si possible, la réticence des agriculteurs et agricultrices à demander de l’aide

Durabilité de l’élevage laitier

  • De manière générale, il est demandé plus de recherche en écotoxicologie: comment les résidus de biocides, tels que les traitements antiparasitaires excrétés, affectent l’environnement ?
  • Il est important que les facteurs suivants soient en harmonie : alimentation, site naturel, animal (génétique) et gestion
  • La profession agricole apparaît très complexe dans son impact sur les liens entre santé animale, santé humaine et environnement

Questions encore ouvertes :

  • Quels sont les effets sur le revenu et l’environnement de différentes stratégies de production ? (du très extensif au très intensif)
  • Quel est le rôle de la génétique pour la production et la santé animale ?
  • Quel est le rôle de la politique et des paiements directs dans la promotion de la santé animale ? (prévention)
  • Quel est l’influence du marché sur la production ? (les filières, les labels etc.)
  • Comment pouvons-nous mieux utiliser les données sur la santé animale ? (big data)
  • Est-ce possible pour les agriculteurs-trices de se former correctement dans ces thématiques ? (formation de base et continue)
  • Quelles sont les formes de conseil-accompagnement qui fonctionnent le mieux ? (inclus outils numériques)
  • Quel est le regard des personnes qui achètent les produits animaux sur la durabilité de la production indigène ?
Comment est-ce que la démarche « Une seule santé » pourrait être améliorée ?
  • Aller encore plus loin dans la réunion des acteurs-clé : réunir tous les acteurs et actrices de la filière (de production/santé animale à distribution/santé humaine, en passant par la transformation des produits)
  • Travailler de manière convergente pour atteindre les objectifs ambitieux d’un système alimentaire durable, comme prévu par la stratégie 2050 de l’OFAG.
  • Se doter, à l’avenir, d’une véritable politique alimentaire !
  • Abaisser les barrières qui empêchent un dialogue serein et un travail en commun des différents acteurs et actrices des secteurs touchés.
En conclusion
  • Face à des problématiques telles que l’antibiorésistance, l’approche One Health semble pouvoir donner de très bons résultats
  • Également face aux défis du changement climatique, une telle approche globale nous semble indispensable
  • Les personnes travaillant dans le conseil en élevage, en alimentation et en santé animale devraient montrer l’exemple et mieux se concerter à l’avenir
  • La coordination des compétences est plus efficace et permet de réduire les coûts du conseil et dans les ateliers bovins

[1] Zinsstag Jakob et al., CABI One Health (2024): One Health dans des systèmes humain-environnement: lier la santé et l’utilisation durable des ressources naturelles (Titre original: One Health in human-environment  systems: Linking health and the sustainable use of natural resources).

Contact-infos: Véronique Frutschi, FRI

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